L'U.P.C. : une révolution manquée?

L'U.P.C. (l'union des populations camerounaises) est rainé des partis politiques camerounais. Il a marqué l'histoire du Cameroun comme aucune autre organisation ne l'avait fait avant lui. Pendant ses dix premières années d'existence (1948-1958) il parvient à conserver son unité contre vents et marées sous la direction de l'incorruptible Ruben Um Nyobé. La disparition tragique de ce chef charismatique (1958) plonge le mouvement dans un désarroi dont il n'est pas parvenu à se remettre. Voilà la tumultueuse histoire que narre dans cet ouvrage, Abel Eyinga, juriste et politologue Camerounais. Dans un style dépouillé de tout artifice et de toute grandiloquence, avec des faits à l'appui, l'auteur démontre que depuis 1958 l'une des activités principales consiste pour ce parti à s'opposer à lui-même. Quand l'U.P.C. sort du maquis il condamne les traîtres ralliés au néo-colonialisme ; quand l'U.P.C. siège au parlement il dénonce les députés fantoches ; quand l'U.P.C. se réunit en congrès, il fustige aussitôt l'opération de récupération au profit du régime "illégitime" de Yaoundé. Enfin en 1991, à l'heure du multipartisme renaissant, c'est contre l'U.P.C. que l'U.P.C. défend son sigle. Une question vient tout naturellement à l'esprit : La révolution prônée par Ruben Um Nyobé dans les années 1950 a-t-elle atteint son objectif ?