L'ancienne Afrique Équatoriale Française (AEF), que recouvrent actuellement les territoires du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la République Centrafricaine, est passée en trente ans d'un état de type traditionnel à une situation d'économie coloniale. Son évolution économique et sociale ne s'est pas faite sans heurt ni difficulté. Les quarante décrets de concession de 1899-1900 devaient permettre l'établissement des compagnies à monopole d'exploitation des « produits riches » (ivoire et caoutchouc) destinées, en principe, à assumer en trente ans les investissements dont l'État refusait la charge. Mais le refus durable des capitaux nécessaires, aussi bien de la part de l'État que du secteur privé, dans un pays apparemment dépourvu de ressources appréciables et tragiquement dénué de force de travail, condamnait l'entreprise à la faillite. [...] Cependant l'AEF sortit lentement de la stagnation après la guerre, à mesure que l'économie concurrentielle prenait le pas sur le monopole concessionnaire. [...] Outre l'essor de l'okoumé au Gabon, on vit émerger les grandes firmes à venir, se constituer les premières plantations, entrer en exploitation les richesses minières, enfin se mettre en place les principaux travaux d'infrastructure (routes et voies ferrées). Mais ce « décollage » fut payé chèrement. Les salaires ne suivirent ni la hausse de l'impôt, ni l'inflation des prix à l'importation. Le fragile équilibre vivrier traditionnellement établi entre l'homme et la nature fut rompu ; d'où des famines redoutables, et les révoltes les plus sérieuses qu'aient connues le territoire (1928-1932). Le bilan fut d'aggraver encore, pour un temps, un dépeuplement nocif au développement ultérieur du pays.
Author(s): Catherine Coquery-Vidrovitch
Series: Les ré-impressions
Publisher: Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
Year: 2001
Language: French
Pages: 598
City: Paris
IV. Typologie des sociétés
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Chapitre XIV. Les échecs
I. UNE POLITIQUE BELGE D’OBSTRUCTION ÉCONOMIQUE ?
II. LE VIDE GABONAIS : LE GROUPE DU VIVIER DE STREEL
III. LA POLITIQUE DES INDEMNITÉS : LA NQOKO-SANGHA
IV. UNE EXISTENCE SUR LE PAPIER : LA SOCIÉTÉ D’EXPLORATIONS COLONIALES
V. LE DÉMARRAGE TARDIF D’UNE FILIALE LEVER : LA COMPAGNIE PROPRIÉTAIRE DU KOUILOU-NIARI
Chapitre XV. Les réussites
I. L’ÉCONOMIE DE PILLAGE : LA Cie DES SULTANATS DU HAUT-OUBANGUI
II. DE L’ÉCONOMIE DE CUEILLETTE A UNE ÉBAUCHE D’INDUSTRIALISATION : LA COMPAGNIE FRANÇAISE DU HAUT-CONGO
III. DE LA TRAITE DU CAOUTCHOUC AUX PREMIÈRES PLANTATIONS : LA COMPAGNIE FORESTIÈRE SANGHA-OUBANGUI
IV. L’ÉCONOMIE COMMERCIALE : LA SOCIÉTÉ DU HAUT-OGOOUÉ
V. Le bilan
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Chapitre XVI. L’économie de traite
1. L’essor du commerce concurrentiel
2. L’utilisation du commerce libre par les concessionnaires
3. L’économie de traite
Chapitre XVII. Les résultats économiques
INTRODUCTION
I. L’IVOIRE
II. LE CAOUTCHOUC
III. LA NAISSANCE D’UNE INDUSTRIE : LE BOIS
IV. UNE TENTATIVE PROMETTEUSE MAIS SANS LENDEMAIN : L’HUILE DE PALME
V. L’AMORCE D’UNE ÉCONOMIE DE PLANTATION : LES CULTURES D’EXPORTATION
VI. LE PROBLÈME DES SUBSISTANCES : LES CULTURES VIVRIÈRES
CONCLUSION
Chapitre XVIII. La population du Congo
I. LE PROBLÈME DE LA MAIN-D’ŒUVRE
II. LE RECUL DÉMOGRAPHIQUE
III. LE BILAN DÉMOGRAPHIQUE
Conclusion
1. La stagnation concessionnaire
2. Le démarrage relatif de l’entre-deux-guerres
3. Les résultats
Bibliographie
Index
Tables
Listes des images