Paris: Librairie de Firmin-Didot, 1887. — 792 p.
Ouvrage illustré de 352 héliogravures d'après les photographies, plans et documents de l'auteur.
Gustave Le Bon, né le 7 mai 1841 à Nogent-le-Rotrou et mort le 13 décembre 1931 à Marnes-la-Coquette, est un médecin, anthropologue, psychologue social, sociologue. Esprit universel, polygraphe, il est l'auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il aborde le désordre comportemental et la psychologie des foules. Le Bon reste une personnalité controversée. D’une part, à une époque où la méthode devient importante, son « amateurisme » gêne ses contemporains tels Durkheim, sans que cela ait vraiment d’influence sur son début de carrière. D’autre part, Le Bon dégage une image [sic] raciste, qui renvoie à « l’idéologie coloniale de son époque ». Il avait des tendances anticléricales et compte au nombre des anti-colonisateurs.
Le Bon ne soutient pas la théorie d’une hiérarchisation des civilisations, mais admet des différences au niveau des stades de développement, et soutient la théorie du biologiste darwinien allemand Ernst Haeckel (1834-1919). Il consacre un gros volume illustré à la Civilisation des Arabesn, et il envisageait l’éveil à venir d'une Afrique encore sous-développée au début du xxe siècle. Après une mission aux Indes, il publie, en 1887, un autre ouvrage majeur, Les Civilisations de l’Inde. Il se différencie en cela fortement d'Arthur de Gobineau et dénonce à plusieurs reprises dans ses œuvres le « mythe de la race aryenne », mettant en garde contre les visées suprémacistes du national-socialisme dès 1924. Psychologie des foules marqua un tournant dans la carrière du « célèbre docteur ». Cette œuvre, parue en 1895, reste la plus célèbre aujourd’hui.