Neuchâtel : Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP), 2005. - 74 p.
Cette publication se divise en deux parties distinctes. La première, rédigée par Simone Forster, a trait à l’histoire du plurilinguisme et de l’enseignement des langues en Suisse. La seconde, de Daniel Elminger, présente la situation actuelle de l’apprentissage des langues dans les 26 cantons. Un des buts de ce travail est d’illustrer la complexité de la situation helvétique, laquelle s’inscrit dans une longue histoire souvent tumultueuse.
En effet, c’est Napoléon qui fit de la Suisse un Etat plurilingue avec égalité des trois langues (allemand, français et italien). Cette initiative, imposée par la force, fut vite enterrée dès la chute de la République helvétique et la langue officielle de la Diète redevint l’allemand. La Constitution de 1848 rétablit l’égalité des trois langues nationales. Ce bref détour historique montre combien les langues sont un sujet sensible en Suisse et l’ont toujours été. Aujourd’hui, des politiciens s’activent afin que la nouvelle et ambitieuse Loi fédérale sur les langues ne soit pas reléguée aux oubliettes.
Autre caractéristique helvétique : la vitalité des dialectes alémaniques et, dans une moindre mesure, italophones. En Suisse alémanique, le schwyzertütsch est l’idiome de tous les jours et de toutes les classes sociales. Les enfants apprennent l’allemand à l’école, en général, dès la 3e année primaire. Autre trait d’importance : le romanche, devenu langue nationale en 1938, et menacé aujourd’hui d’extinction. Ce dépérissement apparaît dans le dernier recensement (2003) de la population : le romanche n’est parlé que par 0,5 % de la population.