Il n'y a pas si longtemps, communiquer signifiait « se parler », acte volontaire et banal reposant sur l'usage des mots et des gestes. Puis sont venus les Bateson, Watzlawick, Winkin et compagnie qui ont tout chambardé sur leur passage à partir d'un énoncé aussi simple que révolutionnaire : « on ne peut pas ne pas communiquer ». Et l'École de Palo Alto naissait. Mais depuis ce virage choc règne un silence embarrassant, comme si l'effet avait été brutal au point de figer l'imagination. Le temps est venu de repousser encore une fois les frontières.
« On ne peut pas ne pas négocier », tel est le thème central de cet ouvrage. La réalité sociale quotidienne est le fruit de l'affrontement de réalités paradoxales et contradictoires qui elles-mêmes sont le produit des interactions humaines médiatisées par la communication. Et dans ce contexte, connaître les mythes que chacun colporte à propos de la communication conduit à un éventail de stratégies dont les effets peuvent être des plus surprenants. À l'opposé, on découvrira cependant que la communication n 'a pas d'effets magiques, seulement des effets compréhensibles, et que nul ne peut vouloir à la place de l'autre, c'est-à- dire les derniers retranchements du libre arbitre.
Author(s): Pierre Dionne, Gilles Ouellet
Publisher: Gaëtan Morin Éditeur
Year: 1990
Language: French
City: Montréal, Canada
Table des matières
Introduction
Chapitre 1 - Mise en contexte de la communication humaine : mythologie d’aujourd’hui et d’hier
Remise en cause de l’orthodoxie : Nous plaidons coupables
Communication et non-communication : L’autruche et l’incommunicabilité
Pour une étude différente des rapports humains : À l’ombre de la science : l’humain hors du bocal
Communication au-delà des mots : Derrière le miroir : idolâtrie du langage parlé
Vers une réalité qui émerge des relations : Réalité vraie et pièges du langage parlé
Comprendre l’être humain par ses relations : La découverte d’une antiquité : la relation restaurée
Vision causale, vision relationnelle : Le troisième œil : le voyage de l’incrédule
Comportement et contexte : L’impossible solitude
On ne peut pas ne pas communiquer (Watzlawick et al.) : La condamnation à la promiscuité éternelle
Définition de l’être humain dans ses relations : Le centre de l’univers
Communication, intention, effet : Le mirage de la vérité
Communication médiatrice du réel : Divin créateur ou vilaine sorcière?
Chapitre 2 : L’être humain dans la communication (condamné à communiquer pour la vie éternelle, la guerre des réalités)
Communication et volonté de communiquer : Toujours rester, jamais sortir
Langages qui nous échappent : Je sais que vous savez que je sais sans pouvoir le dire
Langage des rituels : Les grands secrets publics
Communication et engagement : Les évidences invisibles
Omniprésence Je l’information : Nous ne nous parlons plus depuis l0 ans!
Émetteur et récepteur, sans alternance : Le sourd-muet miraculé
Échec à la non-communication : La subtile vengeance du silence
Communication et culture : J’ai besoin d ’intimité
Communication et subjectivité : La création eut-elle lieu en vers ou en prose?
Communication et versions du réel : Colporteurs de réalités!
Communication et négociation : La négociation de la réalité quotidienne
Communication et objectivité : À la recherche de preuves
Communication et création d’un réel négocié : Variations sur un thème de La Fontaine : la brebis dévora le loup et se délecta au dessert du berger
PARSE ERROR: Communication et création d’événements
Communication, compréhension et influence : La crise du non
Communication et domination : Parler le dernier
Communication et conflit : L’inévitable affrontement
Chapitre 3 : Pragmatique, axiomes et corollaires de métacommunication (parenthèse théorique)
La pragmatique : un regard sur les effets
Qui ne dit mot consent ou qui consent refuse : l’accord pragmatique
En route vers le réel des uns et des autres, des axiomes et des corollaires de métacommunication
Quand David a 20 mois et Goliath 30 ans
Chapitre 4 : Les mythes qui interviennent dans l’organisation : stratégies de communication et illustration de la portée des nouveaux mythes
S’adapter aux effets de la communication
1er mythe : L’être humain dirige la communication
2e mythe : Il n’existe qu’un niveau de langage qui se manifeste par les écrits ou la parole
3e mythe : La communication se limite à l’information explicite qui circule entre les individus
4e mythe : La signification d’une communication réside dans les propos échangés
5e mythe : Le fait de communiquer ou non repose sur un choix individuel
6e mythe : Le refus de communiquer met fin à la relation et, conséquemment, à la communication
7e mythe : Durant une communication, l’information circule selon le principe du balancier
8e mythe : En matière de communication, il faut se parler pour se comprendre
9e mythe : Nous communiquons sur une base commune
10e mythe : En matière de communication humaine, l’objectivité est possible
11e mythe : La communication est un discours sur le réel
12e mythe : Communiquer, c’est échanger de l’information
13e mythe : Étudier la communication suppose une préoccupation majeure pour son contenu
14e mythe : La réalité sociale est donnée au départ et nous communiquons autour de cet objet
15e mythe : La communication porte sur des événements fondés objectivement
16e mythe : La communication a un début et une fin
17e mythe : Un message clair induit compréhension et soumission
18e mythe : Avoir l’avantage dans les arguments conduit à dominer l’autre par la communication
19e mythe : En matière de communication, il faut se battre pour résoudre les divergences
La puissance des nouveaux mythes
On ne peut pas ne pas négocier
Toute communication est à la fois descriptive et prescriptive
Il n’existe pas de communication sans sujet
Sur tout sujet de communication, les parties ont un avis ou en développent un
Tout avis est une recherche d’influence sur un réel en construction et sur la relation en cours
Conclusion
Bibliographie
Index des auteurs
Index des sujets